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Fêtes

Epiphanie, la fête des rois ?

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L'adoration des rois mages, Missel de Jacques de Beaune,

XVème siècle

 

On remarquera que le roi agenouillé a déposé sa couronne au sol

L'épiphanie fait partie de ces fêtes religieuses qui sont devenues des fêtes profanes et commerciales, au même titre que Noël ou Pâques. On a plutôt l'habitude de l'appeler "fête des Rois". C'est une occasion de jouer à être roi, même chez les républicains !

 

L'origine de l'Epiphanie

"Epiphanie" vient d'un mot grec qui signifie "manifestation". Elle commémore la visite que des mages ont rendue à l'Enfant Jésus, dans l'étable où Il est né à Bethléem. Cet épisode n'est relaté que dans l'évangile de Saint Matthieu.

"Jésus donc étant né à Bethléem de Juda, au temps du roi Hérode, des mages vinrent de l'Orient à Jérusalem" (Matthieu 2, 1) "Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait, jusqu'à ce qu'étant arrivée sur le lieu où était l'enfant, elle s'arrêta. Voyant l'étoile, ils furent remplis de joie ; et, entrant dans la maison, ils trouvèrent l'enfant avec Marie sa mère ; et se prosternant, ils l'adorèrent. Puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent pour présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe." (Matthieu 2, 9-11)

 

Les mages

Traditionnellement, ces personnages sont qualifiés de "rois mages", sont au nombre de trois et sont nommés Gaspar, Melchior et Balthazar. Mais dans l'évangile, ils sont simplement appelés "mages", ne sont pas nommés et leur nombre n'est pas indiqué. On sait juste qu'ils venaient d'Orient. Ils n'étaient certainement pas des rois mais des sages (en grec magoi, d'où le nom de mages), c'est-à-dire des savants. Si on a pensé qu'ils étaient trois, c'est parce que l'évangile cite trois types de cadeaux qu'ils ont offerts à l'Enfant : l'or, la myrrhe et l'encens. Quant à leurs noms, ils apparaissent dans la tradition plusieurs siècles après.

 

Les mages deviennent rois mages

Mais comment en a t-on fait des rois ? Il semble que l'on doive cette idée à Tertullien, théologien carthaginois des IIème et IIIème siècles. D'autres à sa suite ont validé cette origine royale des mages, ce qui fait écho à des passages de l'Ancien Testament tels que : "Les nations marcheront à la faveur de votre lumière, et les rois à l'éclat de votre splendeur." (Isaïe 60, 3), ou "Devant lui les Ethiopiens se prosterneront, et ses ennemis baiseront la terre. Les rois de Tharsis et les îles lui offriront des présents ; les rois de l'Arabie et de Saba lui apporteront leurs dons ; et tous les rois de la terre l'adoreront ; toutes les nations lui seront assujetties" (Psaume 72, 9-11).

 

La fête de l'Epiphanie

Cette visite des mages est célébrée par tous les chrétiens, de façons diverses. Même au sein des catholiques, la fête revêt plus ou moins d'importance selon les pays. Quand c'est un jour férié, l'Epiphanie est fêtée le 6 janvier. En Espagne, au Portugal, en Amérique latine, c'est un jour qui est souvent préféré à Noël pour offrir des cadeaux (en référence aux cadeaux offerts par les mages à l'Enfant Jésus). Dans les pays catholiques où ce jour n'est pas férié, on fête l'Epiphanie le deuxième dimanche après Noël. C'est le cas en France.

 

La fête des rois

En France, cette fête religieuse s'accompagne de la tradition de "tirer les rois" qui est pratiquée par presque tous les Français, même par ceux qui ne sont pas religieux, voire même pas chrétiens. Cette coutume ne retient des rois mages que le côté "roi". On cache une fève dans un gâteau (galette, brioche ou autre, selon les régions) et celui qui la trouve devient le roi du jour. C'est à cette occasion que l'on voit s'accomplir le miracle : même les républicains se coiffent d'une couronne ! Je me plais à penser que cette tradition des rois est le signe d'une certaine nostalgie de la royauté, plus ou moins consciente chez nos compatriotes.

J.S.

01/01/2021

Epiphanie

La Chandeleur, le jour des crêpes ?

Le 2 février, on fête la Chandeleur. La tradition veut que l'on confectionne des crêpes ce jour-là. Est-ce donc la fête des crêpes ? C'est en tout cas ce que pensent la plupart des Français. Pourtant, il s'agit bien d'une fête religieuse. D'ailleurs, sur nos calendriers, au lieu de "chandeleur", apparaît souvent "Présentation du Seigneur". Cette fête commémore en effet l'épisode de la présentation de Notre Seigneur au Temple de Jérusalem, comme Saint-Luc le relate dans son évangile.

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l'Esprit Saint l'annonce qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l'action de l'Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l'enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui les concernait, Syméon reçut l'enfant dans ses bras et il bénit Dieu en disant :

"Maintenant, ô Maître souverain, Tu peux laisser Ton serviteur s'en aller en paix selon Ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que Tu préparais à la face des peuples : Lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à Ton peuple Israël."

(Luc 2 , 22-32)

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la Présentation de Jésus au Temple, par Jean Jouvenet, 1692

La fête des chandelles (festa candelarum, qui a donné "chandeleur") était à l'origine une fête païenne associée au dieu romain Lupercus, que l'on célébrait autour du 15 février. La fête chrétienne de la Présentation du Jésus au Temple (appelée fête de la Rencontre, dans les églises orientales) est attestée à Jérusalem depuis au moins le IVème siècle. Mais il semble que ce soit sous le pontificat du pape Gélase Ier (Vème siècle) qu'aient été associée la fête des chandelles et la fête de la Présentation du Seigneur. En effet le rite de la procession des chandelles convient bien à ces mots de Syméon : "Lumière qui se révèle aux nations". De nos jours encore, quand on célèbre la chandeleur dans nos églises, il est de coutume de former une procession des lumières.

 

Par la suite, cette fête est aussi devenue une fête mariale : la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie. En effet, la purification dont il est question dans l'évangile de Saint Luc correspond à un rite juif (voir le livre du Lévitique, chapitre 12) qui veut qu'une offrande soit faite (sous forme d'un sacrifice) quarante jours après l'accouchement d'un garçon (quatre-vingts jours dans le cas de l'accouchement d'une fille) afin que la mère soit purifiée (l'enfantement rend la femme impure, en vertu du péché originel). Marie s'est pliée à cette loi bien qu'elle n'en eût pas besoin, n'étant pas entachée par le péché originel. C'est ainsi que l'on sait que la Présentation de Notre Seigneur au Temple de Jérusalem a eu lieu le quarantième jour après Sa naissance. C'est pourquoi la Chandeleur est une fête fixe : elle a toujours lieu le 2 février depuis que la fête de la Nativité a été fixée au 25 décembre.

 

Mais que vient faire la crêpe dans cette histoire ? Eh bien, il y a un rapport avec la lumière : la forme circulaire de la crêpe évoque le disque solaire, source de lumière. Alors certes, vous pouvez manger des crêpes le 2 février, mais surtout, si votre paroisse célèbre la Présentation de Notre Seigneur, n'hésitez pas à assister à la messe et participer à la procession des lumières pour témoigner que, comme Syméon, vous avez vu la Lumière qui est venue nous apporter le salut !

J.S.

29/01/2022

Chandeleur

La Toussaint, c'est quoi au juste ?

Quelques précisions pour éviter l'amalgame avec le jour des Défunts et Halloween

Pour le commun des Français, la Toussaint, c'est avant tout un jour férié. Comme nos compatriotes sont de plus en plus déchristianisés, ils savent sans doute que c'est une fête catholique mais n'en connaissent pas la signification. Beaucoup croient que c'est le jour où nous honorons nos morts. Ils confondent avec le 2 novembre qui est le vrai jour des Défunts. Ainsi on a coutume de se rendre au cimetière à la Toussaint au lieu de le faire le jour des Défunts ; il faut dire que le 1er novembre est férié, mais pas le 2 novembre. Par défaut, on fleurit donc les tombes des défunts de la famille la veille du jour qui devrait leur être consacré. A force, on en oublie que la Toussaint n'est pas la fête des morts.

En plus, la Toussaint se situe le lendemain du jour de la fête d'Halloween. Cette dernière fête, qui s'est imposée en France pour des raisons commerciales, nous est venue d'Irlande en passant par les Etats-Unis. C'est une fête celtique dérivée de la fête de Samain. Halloween est donc une fête païenne, même si son nom fait référence à la Toussaint : "Halloween" vient en effet de l'anglais "All Hallows Eve" qui signifie "veille de la Toussaint".

Mais alors, c'est quoi, la Toussaint ? Comme son nom l'indique, c'est la fête de tous les saints, connus (ceux qui ont été canonisés) ou inconnus (ceux qui ont vécu dans la sainteté mais dont on n'a pas la connaissance). C'est une occasion de rappeler que nous sommes tous appelés à la sainteté : nous devons cheminer vers la sainteté même si peu d'entre nous y parviendront. Cette fête n'est donc pas la fête des morts même si elle a longtemps été l'occasion de commémorer les morts avant que soit instituée une fête consacrée à la prière pour les défunts le 2 novembre (XIIIème siècle). La fête consacrée à tous les saints n'a pas toujours été célébrée le 1er novembre. Dès le IVème siècle, dans les églises orientales, et dès le Vème siècle à Rome, on fêtait les saints (en particuliers les martyrs) le dimanche suivant la Pentecôte. C'est au moins depuis le IXème siècle (pontificat de Grégoire IV) que la fête a été déplacée au 1er novembre. C'est devenue une fête importante dans la liturgie catholique : c'est une solennité.

J.S.

27/10/2020

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Cette année 2020 a été l'occasion de se remémorer deux saints importants pour les royalistes : Saint Louis IX, Roi de France, dont on fêtait les 750 ans du décès, et Sainte Jeanne d'Arc, dont on a célébré le centenaire de la canonisation.

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Toussaint
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